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Les besoins vitaux des individus : besoins de nourriture, de sommeil, d'activité, de sécurité affective sont les mêmes tout au long de la vie mais se modulent différemment en fonction de l'étape de son développement. | ||||||||||
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Le nombre d'heures de sommeil varie en fonction de l'âge (plus l'enfant est jeune, plus son besoin de sommeil est important) et aussi en fonction des individus. C'est pendant le sommeil que se fait, entre autre, la maturation du système nerveux. Il est toujours nocif de réveiller un individu et totalement exclu de réveiller un enfant en vacances.
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Il est important à tous les âges ; mais pour satisfaire ce besoin chez les jeunes enfants, il faut savoir qu'ils ne se repèrent pas dans le temps : il ne s'y reconnaît pas entre hier et demain, il ne sait pas toujours si on est le matin ou l'après-midi et n'a aucune idée de ce que représente les 20 jours d'un centre de vacances. Les rituels sont très utiles pour aider l'enfant à se situer dans le temps. Par exemple, le coucher doit se dérouler à l'identique tous les soirs afin de ne pas rajouter de l'angoisse à un moment déjà très angoissant pour l'enfant. Il est important pour que l'enfant ne se sente pas abandonné par ses parents que soient mis en oeuvre tous les moyens qui le relient à sa famille : photos à la tête du lit, courrier, coups de téléphone facilités, objets transitionnels... Il faut saisir toutes les occasions de parler avec l'enfant de sa famille et non éviter le sujet. Il est utile qu'une rencontre ait eu lieu entre l'enfant, les parents et l'équipe d'encadrement avant le départ afin que l'enfant sache qu'ils ne sont pas inconnus les uns les autres. Les repères dans l'espace sont aussi plus difficile à établir à cet âge. Il faut songer à la découverte des lieux et à leur appropriation, et à donner à l'enfant des repères : lieu de sommeil, table où il va manger, aire de jeu sans oublier bien sûr les sanitaires. Repères dans le temps et l'espace, mais aussi repères dans les relations : Plus l'enfant est jeune, plus le groupe de personnes d'adultes et d'enfants dans lequel il se sentira à l'aise sera petit. Le jeune enfant est complètement noyé dans un groupe de 50 enfants et 10 adultes. Il est indispensable que parmi les adultes, l'un d'eux soit la référence pour l'enfant (surtout qu'il ne parte pas en congé le deuxième jour !), que le nombre d'enfants avec lesquels il va manger, dormir, jouer soit limité à 4, 5 ou 6 enfants, toujours les mêmes, surtout au début. Ce n'est que progressivement pendant le séjour qu'il entrera en relation avec d'autres enfants ou d'autres adultes.
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Ce n'est pas parce que l'enfant est très dépendant de l'adulte qu'il faut que celui-ci fasse tout à sa place, qu'il le manipule comme un objet. La plus grande aspiration de l'enfant est de grandir. Il a envie sans cesse de réussir ce qu'il n'arrivait pas à faire la veille. Ce qui ne veut pas dire que l'animateur abandonne l'enfant à son sort. L'animateur doit trouver le bon équilibre entre " assurer la sécurité affective " et permettre la conquête de l'autonomie. Ce n'est pas l'animateur qui décide à quel moment l'enfant doit trouver l'aide de l'adulte et à quel moment l'enfant doit conquérir son autonomie. C'est l'enfant qui le manifeste et l'adulte par sa vigilance doit le déceler.
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Le jeune enfant en est à la découverte de son corps et à la conquête de sa maîtrise corporelle, à la découverte de son environnement (milieu matériel et humain). Il ne faut pas oublier que tous les actes de la vie quotidienne sont des activités et souvent source d'apprentissage pour le jeune enfant.
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A 3-4 ans, l'enfant n'a pas terminé la découverte de son corps, commencée dans les premières années de sa vie. C'est en jouant avec son corps, qu'il va reconnaître ses différentes parties et ses possibilités motrices. Les jeux de doigts et de nourrice ; où l'enfant va nommer ces parties du corps, sont donc importants. Mais, il ne faut pas oublier que le corps appartient à l'enfant et qu'on ne peut pas y toucher sans son accord. A cet âge, l'enfant sait s'il est un garçon ou une fille ; il a découvert ou découvre les différences physiques entre le masculin et le féminin. Il est très curieux de son corps et de celui de l'autre : Il observe, il se montre, se touche, questionne ; à l'adulte de savoir répondre à ces questions sans l'inquiéter par de fausses hontes et sans rentrer dans des détails incompréhensibles par le jeune enfant.
Il n'est qu'à regarder vivre les enfants pour voir à quel point leur besoin de mouvement est grand et varié : Il marche, il grimpe, il saute, il rampe, il cherche des équilibres, il manipule. Sans arrêt, il exerce son habilité, son adresse ; c'est une période d'apprentissage où il lui faut du temps et de la liberté d'action ; mot à bannir : " dépêche-toi !" Le jeune enfant grandit vite et son développement cardio-pulmonaire est faible. Il ne peut fournir un effort intense et prolongé. Il n'a pas d'endurance. Par contre, il récupère assez vite. On voit souvent un jeune enfant courir vite à en perdre haleine pendant quelques minutes, s'asseoir pour souffler et repartir en courant. Il n'y a aucune raison à faire participer un jeune enfant à des jeux sportifs des plus grands.
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C'est par l'agir que l'enfant va à la découverte de son milieu environnant qu'il soit naturel (manipulation de l'eau, la terre, le sable, participation à l'allumage du feu...) ou culturel (papier, peinture, objet technique qu'il manipule en tournant les boutons...) Il va aussi découvrir les outils (crayons, gommes, pinceaux, ciseaux, marteaux...) qui facilite ou augmente ses possibilités d'action . L'enfant va tester l'outil et ce qu'il peut faire avec, pas toujours ce à quoi l'outil était prévu. Mot à bannir : " Ne touche pas ! " Ce qui l'intéresse dans une première étape, c'est de découvrir la consistance, le poids, le rugueux, le lisse, l'odeur...Ce n'est que dans un second temps, qu'il va vouloir construire quelque chose. Et encore une fois, ce n'est pas l'objet terminé qui est le plus important mais sa construction (Cf jeux de fabrication décrits par WALLON). Le rôle de l'adulte est d'organiser un milieu pour que l'enfant puisse agir à sa guise : grimper, sauter, se balancer, manipuler, expérimenter... et de fixer des règles de sécurité et de préservation du matériel.
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Le jeune enfant va également découvrir le milieu humain. Les adultes : comment ils réagissent, comment s'en faire des amis, quand se fâchent-ils ? Donnent-ils un sentiment de sécurité en étant bienveillant, en étant " stable " ou au contraire sont-ils hargneux, agressifs, incompréhensibles... Ces relations ne passent pas essentiellement par la parole mais par l'attitude, le regard, l'expression du visage, le ton de la voix. Pour s'approprier le monde des adultes, souvent si troublant, l'enfant va les imiter. Les jeux symboliques occupent une grande place dans l'activité de l'enfant. Il est important que l'enfant soit en contact avec des femmes et des hommes, a qui il va pouvoir s'identifier. Toutes les équipes d'encadrement devraient être mixtes ! Il est aussi important que l'enfant rencontre d'autres adultes dans le centre (le cuisinier, la lingère) ou à l'extérieur (le boulanger, le facteur, l'agriculteur...) Que l'enfant ait un langage pauvre, un vocabulaire restreint ne dispense pas l'adulte de lui parler - mais parler à l'enfant, pas au groupe -, de lui dire ce qu'il va faire, ce qu'il est en train de faire, de mettre des mots sur des émotions, des sentiments : " tu as peur du noir " ; " moi aussi, je trouve ce paysage joli "... l'acquisition du langage est fondamentale dans le développement humain. Raconter des histoires ou des comptines vont aider l'enfant à se construire la notion de récit. Les albums illustrés, les photos qu'on commente ensemble doivent avoir une place privilégiée dans le centre maternel. | ||||||||||
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Les relations avec les autres enfants sont très particulières à cet âge : Le jeune enfant regarde ce que fait l'autre, l'imite, intervient pour voir comment il réagit, l'expérimente comme il expérimente le sable, déclenche sa sympathie ou l'agressivité. C'est l'apprentissage des relations sociales. Le jeune enfant n'arrive pas à se mettre à la place de l'autre. Il est égocentrique : le monde n'existe que par rapport à lui. C'est une étape normale de son développement qui n'a rien à voir avec l'égoïsme. Une véritable coopération n'apparaît que vers 6-7ans. A 5-6 ans, l'enfant ne comprend pas la notion de règles comme étant une convention entre personnes pour permettre le jeu d'exister. On ne peut pas dire qu'il triche. Il ne fait qu'organiser le jeu afin qu'il réponde à son besoin immédiat. Le jeune enfant ne fait pas de différence nette entre le réel et l'imaginaire. Son premier mode de pensée est fortement lié à l'imaginaire. Ce n'est que plus tard, qu'il pourra développer une pensée rationnelle. Les histoires, les livres, les jeux symboliques, les marionnettes vont aider l'enfant à développer son imaginaire et à se construire sa représentation du monde. Cela ne veut pas dire que l'adulte doit mentir. Il doit répondre véritablement aux questions que lui pose l'enfant, en utilisant des mots simples et en partant toujours de ce que connaît ou croît connaître l'enfant. L'enfant intégrera progressivement, et quand son développement mental le lui permettra, le discours de l'adulte. Encore une fois, il faut savoir prendre son temps. | ||||||||||
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L'animateur qui travaille avec des jeunes enfants a besoin d'un certain nombre de connaissance qui vont lui servir de points de repère. Les jeunes enfants sont tellement différents de nous qu'il est parfois difficile de les comprendre. Cependant, il ne faut jamais oublier que l'enfant-type n'est qu'une construction théorique, que chaque enfant est différent, unique. Les conditions de vie de l'enfant, son milieu socioculturel ont une grande importance dans son développement. L'animateur de jeunes enfants, encore plus que celui qui travaille avec des plus grands, doit être capable d'observer les enfants pour déceler leurs besoins, les envies, leurs difficultés. L'éducateur qui travaille avec des jeunes enfants doit savoir qu'il a une grande responsabilité. S'il commet une erreur, elle aura une répercussion plus grande sur le développement du jeune enfant que chez des enfants plus grands.
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Lucie VARIER et
Olivier EPRON
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